Cartographie du cimetière de Trinity : retracer les racines des colons irlandais de Gore
Cartographier un cimetière est plus qu’une tâche administrative : c’est un acte de mémoire. Chaque pierre représente non seulement un individu, mais un chapitre de la longue et souvent difficile histoire de la colonisation dans la région des Laurentides au Québec. En enregistrant et en préservant ces marqueurs, nous contribuons à garantir que les générations futures puissent se connecter aux racines de cette communauté.
Cet été, un groupe d’entre nous a entrepris la tâche minutieuse de cartographier le cimetière Trinity à Lakefield, situé dans le canton de Gore, au Québec. Niché au milieu de collines boisées et de champs tranquilles, ce cimetière est plus qu’un lieu de repos final : c’est un témoignage vivant des colons protestants irlandais qui sont arrivés pour la première fois dans cette région il y a plus de deux cents ans.
Cet été, un groupe d’entre nous a entrepris la tâche minutieuse de cartographier le cimetière Trinity à Lakefield, situé dans le canton de Gore, au Québec. Niché au milieu de collines boisées et de champs tranquilles, ce cimetière est plus qu’un lieu de repos final : c’est un témoignage vivant des colons protestants irlandais qui sont arrivés pour la première fois dans cette région il y a plus de deux cents ans.
L’histoire du cimetière Trinity est une histoire de persévérance, de personnes qui ont été presque oubliées par l’histoire mais qui ont laissé une marque durable sur la terre pour laquelle elles se sont battues.

Un voyage oublié
L’histoire de ces colons commence en 1818, lorsque des familles des comtés de Sligo et de Mayo en Irlande arrivent au Québec. Ils faisaient partie d’une vague d’immigration encouragée par les politiques coloniales britanniques après les guerres napoléoniennes. À leur arrivée, ces immigrants ont été dirigés vers le canton éloigné de Wentworth, où on leur a promis des terres dans le cadre du système de tickets d’établissement.
Cependant, à leur arrivée, ils ont constaté que le terrain n’avait pas encore été arpenté. Sans aucun droit légal et sans terres prêtes, ils furent contraints d’errer, utilisant le peu de ressources qui leur restaient. Finalement, ils se réfugièrent dans une étendue de terre non réclamée derrière la seigneurie d’Argenteuil, une terre qui n’avait pas encore été officiellement divisée ou concédée. Cette zone était connue sous le nom de « Terres désolées du gouvernement ».
L’hiver approchant et n’ayant nulle part où aller, les colons construisirent des abris rudimentaires – des cabanes – en bois et en terre. En 1826, trente-trois colons signent une pétition adressée au gouverneur général du Canada, Son Excellence, demandant le droit de rester sur la terre et d’en recevoir le titre une fois les levés terminés. Cette pétition existe toujours et de nombreux noms sont aujourd’hui gravés sur les pierres du cimetière de Trinity.
La mission de Gore
En 1838, les colons construisirent une église en bois pour servir la communauté protestante irlandaise en pleine croissance. À l’époque, la paroisse était simplement connue sous le nom de Mission de Gore. Lorsque le canton de Gore fut officiellement établi en 1840 en tant que partie du comté d’Argenteuil, l’église devint un élément permanent de la vie sociale et spirituelle de la colonie.
En 1859, la congrégation avait dépassé la structure en bois et acheva la construction d’une église en pierre, qui est toujours utilisée aujourd’hui. En 1881, la paroisse a été officiellement rebaptisée paroisse de Lakefield, bien que le nom « Gore » soit resté étroitement lié à l’identité de la communauté.
Cartographie de l’histoire
Notre projet de cartographie du cimetière a débuté avec l’objectif de créer un registre complet des personnes enterrées à Trinity. Ce que nous avons découvert était bien plus que des noms et des dates : nous avons découvert des histoires de résilience, de difficultés et de foi.
De nombreux noms de famille retrouvés dans le cimetière — Parker, Thompson, Cavanagh, McClure — remontent à ces premiers pétitionnaires irlandais. Il s’agit de familles qui ont enduré d’immenses difficultés à leur arrivée, qui ont survécu à des hivers rigoureux et qui ont contribué à façonner les fondations de ce canton. L’histoire de la famille Parker, par exemple, documente les origines de la famille en Irlande et leur installation à Gore, offrant un aperçu précieux de l’expérience communautaire plus large.
En savoir plus sur le processus de cartographie.