11 décembre 1899

Notre chère Mère Phelan, née en Irlande, était la fille de Daniel Phelan et d’Elizabeth Dalton. La famille étant établie au Canada, elle fit la connaissance des Sœurs Grises de Montréal et demanda son admission à leur noviciat le 19 février 1845, jour même où nos sœurs fondatrices quittèrent Montréal pour notre mission de Bytown, aujourd’hui Ottawa. La Mère Supérieure de la communauté de Montréal lui offre de se joindre à cette mission car on a besoin de personnes parlant anglais, ce qu’elle accepte; elle n’arrive à Bytown qu’à l’automne suivant et elle entre au noviciat le 16 septembre 1945, âgée de 22 ans et 9 jours.

Sœur Phelan était reconnue comme une personne de grande espérance selon de nombreux témoignages : elle possédait déjà beaucoup de soin et une maturité sur laquelle les Mères Supérieures pouvaient compter pour les tâches les plus difficiles ; douce et compatissante pour les moins fortunés, elle était une véritable sœur de charité envers les malades de l’hôpital ainsi que les pauvres et les affligés de la ville qu’elle fut chargée de visiter pendant assez longtemps. De plus, elle a bénéficié d’une bonne santé qui lui a permis d’accomplir les différents types de travaux requis par la Fondation.

Sœur Phelan a fait sa profession de foi le 8 septembre 1847. C’est la même année que l’épidémie de typhus ravage les immigrants irlandais récemment réfugiés au Canada. Au milieu du grand besoin des sœurs qui soignaient les malades dans les hôpitaux d’urgence de Montréal, Mère McMullan, supérieure générale des Sœurs Grises, demanda l’aide de la mission de Bytown. Même si cette mission n’était pas dans le meilleur état comme l’était la Maison Mère, notre révérende Mère Bruyère a voulu répondre à l’appel et elle a envoyé Sœur Phelan pour aider.

La communauté montréalaise ne pouvait pas s’offrir les mêmes services que cette chère sœur offrait à cette époque. Ses méthodes, fermes et discrètes, étaient grandement nécessaires à cette époque où il fallait surmonter bien des difficultés. Les autres sœurs la respectaient, l’aimaient et avaient une confiance totale en ses capacités. Sœur Phelan a passé sept mois à faire ce précieux travail caritatif avec beaucoup de dévotion, après quoi elle est retournée à Bytown.

En 1851, elle se rendit à la paroisse Saint-André, dans le diocèse de Kingston, pour ouvrir une mission mais elle revint l’année suivante pour être près de notre Mère Bruyère qu’elle ne quitta pas pour ensuite aller en 1866 prendre la direction du couvent de Buffalo. Durant cette période, elle fut leur pharmacienne pendant trois ans ; responsable des novices pendant trois ans et pendant environ huit autres années, elle fut en même temps assistante et économe générale du couvent. Elle avait de nombreuses tâches qui la mettaient au défi sur le plan personnel ainsi que sur le plan de l’initiative au milieu du développement très rapide que toutes ces tâches créaient.

Elle passa huit ans à Buffalo où sa mémoire est vénérée, elle fut ensuite Supérieure de Plattsburg pendant un an lorsqu’en 1877, elle devint Assistante générale de notre Congrégation, sous notre bien-aimée Mère Marie du Sacré-Cœur, qui fut élue Supérieure générale et qu’elle remplaça en 1879 dans le gouvernement de la Congrégation.

Dans ces diverses fonctions importantes, notre Mère Phelan a travaillé sans relâche pour maintenir en nous notre esprit positif ; elle aimait faire régner au sein de nos résidences un esprit de famille et elle profitait de toutes les occasions possibles pour maintenir cet esprit, comme par exemple l’envoi de nombreux bulletins qu’elle faisait parvenir aux membres de notre congrégation durant son mandat de Supérieure. Pour cette raison et afin que soient préservées les mémoires de nos vénérables Mères fondatrices et de l’œuvre accomplie par elles, Mère Phelan, durant son administration, a commencé à compiler l’histoire de la congrégation depuis sa fondation, en compilant les souvenirs très précieux de nos familles religieuses.

Elle veillait à ce que, dans les missions comme à la Maison Mère, les annales soient soigneusement tenues à jour. C’est elle qui fut la première à consigner par écrit leur vie quotidienne, un travail qu’elle considérait comme d’une grande importance pour maintenir la raison d’être de l’institut. Elle a également compilé le matériel nécessaire à la création du « Manuel de prières à l’usage des sœurs ». De plus, lorsqu’elle a terminé ses responsabilités à la fin de son mandat de cinq ans comme Supérieure générale, le chapitre général l’a remerciée pour les importants services qu’elle a rendus à la congrégation, notamment en lui faisant don de deux livres très précieux.

En 1881, alors qu’elle était Supérieure Générale, Mère Phelan fit une chute en descendant d’un véhicule. Cet accident, qui n’était pas jugé très grave au début, devint pour elle le début d’une période difficile d’un autre genre. Pendant plusieurs mois, elle est restée alitée, après quoi elle a éprouvé de grandes difficultés à marcher. Cependant, malgré ce type d’infirmité, elle dirigea l’Hôpital général d’Ottawa pendant douze ans, ce qui devint sa responsabilité après son mandat de cinq ans comme supérieure générale en 1884.

Elle a maintenu l’ordre et la cohérence au sein de cette institution, gagnant la confiance des différentes classes de personnes avec lesquelles elle interagissait. Mais une maladie plus douloureuse s’ajouta à son handicap et Mère Phelan devint complètement immobile. Elle demanda alors à être relevée de ses fonctions de chef de la congrégation et à retourner à la Maison Mère, demande que les autorités estimèrent devoir être acceptée.

Dès lors, cette noble aînée ne souhaitait plus rien d’autre que d’utiliser le temps que le Seigneur lui laissait pour se préparer à son dernier voyage éternel. Tant que le handicap dont elle souffrait ne l’empêchait pas d’aller à la chapelle, on pouvait la voir assister à la messe et recevoir la sainte communion. In her room, she spent the greater part of the day in prayer, especially for the needs of the congregation for which she offered up her many hours of suffering.

Tout comme d’autres sœurs aînées qui l’avaient précédée dans un monde meilleur, elle incarnait les vertus d’une bonne sœur : l’obéissance, l’action selon la sainte volonté de Dieu et l’union constante avec notre Seigneur. Victime elle-même d’une maladie, elle n’oubliait pas les autres sœurs souffrantes ou faibles et prenait chaque jour de leurs nouvelles. Elle s’intéressait aux missions, à leur progrès, à leurs succès, qui étaient le but de ses prières, car elle était préoccupée par tout ce qui concernait sa famille religieuse.

En novembre 1899, la santé de notre vénérable patiente s’aggrava considérablement, et on lui proposa de lui administrer les derniers sacrements ; elle les reçut avec la foi et la piété qui avaient toujours fait partie de sa personnalité.

Durant les quelques semaines qui lui restaient à vivre, elle continua sa relation avec l’époux divin de son âme. Le 11 décembre, les signes de fin de vie étaient visibles et elle reçut ce matin-là le Saint Viatique pour la dernière fois. Vers une heure de l’après-midi, elle sembla perdre connaissance ; nous récitâmes des prières pour les malades et le chapelet. À trois heures, elle rendit son dernier souffle et s’endormit dans la paix du Seigneur, emportant avec elle notre douleur d’avoir perdu une autre de nos vénérables Mères.

La messe funèbre fut chantée par son excellence Monseigneur Duhamel. Les membres du Chapitre de la Cathédrale qui étaient réunis ce jour-là ont vu le recteur de l’Université R. P. et d’autres prêtres de cette institution ainsi que de Hull assister à la messe funéraire. Voyant que tant de prêtres sont venus rendre hommage à cette digne religieuse, nous aimons croire que le Seigneur a voulu la récompenser pour sa grande foi, son respect pour les prêtres et la considération qu’elle leur portait en toute occasion.

En reconnaissance des services que Mère Phelan a rendus à la Maison Mère de Montréal, au début de sa vie religieuse, cette communauté était représentée aux funérailles par deux sœurs.

Elle-même laisse derrière elle une de ses sœurs, sœur Marie-Patrice.

Mère Phelan avait 76 ans, deux mois et 24 jours et avait passé 54 ans, deux mois et 15 jours dans la vie religieuse.

Durant la période où Mère Phelan administrait la communauté comme Supérieure générale, elle fut témoin de la fondation de notre Hôpital Sainte-Anne, construit en 1879, pour soigner les maladies contagieuses. It is built on land that was a cemetery, on the Côte de Sable. C’était un effort rare et admirablement dévoué de sa part. La même année, ouvre le Refuge de Bethléem pour enfants trouvés, un projet fondé par la Vénérable Mère d’Youville. Beaucoup de ces malheureux enfants mouraient avant d’être baptisés s’ils n’étaient pas accueillis par les mains de la Charité. En 1880, la communauté accepte de diriger des écoles dans les paroisses de l’Immaculée Conception et de Saint-Joseph à Lowell, Mass. Cette même année, elle prend également en charge les cours à Medina, N.Y.

R. I. P.

Adapté pour le Web avec la permission des Archives des Sœurs de la Charité d’Ottawa.

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